lundi, octobre 15, 2007

Ce qu’on ne vous a pas dit sur le mariage gay

Mettons les choses au clair en partant. Je ne suis pas gay, je ne suis pas homophobe, je me considère comme quelqu’un d’ouvert et tolérant et j’ai des amis gays, qui connaissent ma position sur le mariage et ça ne les incommode pas. Bref, je vous donne une opinion très objective du sujet. D’ailleurs, j’ai même eu la chance d’en parler directement à Jack Layton, chef du NPD qui a fait croisade sur le mariage gay, et il m’a donné raison et m'a dit que j’avais des réserves légitimes sur le sujet. Donc, je vous annonce que j’étais contre le mariage gay. Mon opposition n’est pas extrême et n’est pas motivé par des motifs religieux, mais bien juridiques. Je vous les expose.

D’entrée de jeux, les promoteurs du mariage gay diront que, selon la loi, il faut être marié pour bénéficier de certains avantages, notamment certains régimes de la SAAQ, de la CSST ou même la dévolution légale. Pour ceux qui connaissent moins le domaine de la succession, je vous explique rapidement que, si un conjoint meurt et qu’il n’a pas de testament, son conjoint de fait ne peut pas hériter. Il faut être marié. Ce n’est pas des cas isolés car, selon les statistiques, environ la moitié de la population du Québec n’a pas de testament. Pour en revenir à l’essentiel, les pro-mariages me diront que la loi était injuste pour les gays et qu’ils étaient discriminés parce que ça leur était impossible de se marier. Je leur réponds qu’ils avaient raison EN PARTIE. Pourquoi? Parce que pendant tout le battage médiatique sur le mariage gay, personne n’a parlé qu’il existait une voie de contournement : l’union civile.

L’union civile c’est quoi? C’est un contrat, pratiquement identique à un mariage (en France, c’est pratiquement le PACS). Il existe des différences minimes entre le mariage et l’union civile. Les voici : le mariage est possible à partir de 16 ans; l’union civile, 18. Également, le mariage (si on exclut les cas d’annulation) s’éteint par le divorce (un jugement), alors que l’union civile s’éteint, dans la grande majorité des cas par une déclaration commune notariée, c’est-à-dire un autre contrat qui vient annuler le premier (il est toutefois possible, mais rare, que l’union civile se termine par un divorce devant le tribunal). Et finalement, C'EST OUVERT AUX CONJOINTS DE MÊME SEXE! Bref, l’union civile est une institution souple, simple et légère et rend éligible à la dévolution légale et tous les autres régimes publics et sociaux qui exigent un mariage.

Ce que je me demande, c’est pourquoi la communauté gay n’a pas sauté sur l’occasion? Avec l’union civile, les gays ont à la fois la fin et le moyen de jouir pleinement des privilèges des droits civils. L’union civile, c’est tout un pan du débat qui a été exclu et j’ignore pourquoi. Sinon est-ce que la vraie intention des gays était de permettre aux jeunes homosexuels de 16 ans de pouvoir se marier? J’en doute. Franchement, peu importe l’orientation sexuelle, j’ai toujours cru qu’à 16 ans (même à 18 ans), on est encore trop jeune pour se marier. À 16 ans, normalement, on est encore au secondaire et, corrigez-moi si je me trompe, les mariages à 16 ans, de nos jours, sont assez rares. Sinon, est-ce que les gays tiennent absolument à avoir le droit de payer des frais d’avocat et de justices lors des divorces? Drôle de motivation également. Certains me diront peut-être que d’autres pays ne reconnaissent pas l’union civile. D’une part, ces pays sont peu nombreux. D’autre part : et alors? Est-ce que vous tenez à célébrer une union au Québec juste pour pouvoir déménager ailleurs? De toute façon, je vous remets sur le tapis l’exemple du PACS français que personne ne semble contester. Alors des motifs affectifs? Comme je l’ai dit plus haut, l’union civile remplit les mêmes fins et rien n’empêche non plus de faire un party pour célébrer une union civile. D’ailleurs, en France, avec le PACS, personne ne semble s’en plaindre. Alors où est le problème?

Par analogie, je vous donnerais un exemple parallèle. Dans des pays de droit musulman, la répudiation est une pratique commune qui consiste à un droit pour l’homme (et non la femme) de divorcer unilatéralement. Tout ce que l’homme à faire, c’est de se rendre à un palais de justice et faire signer quelques papiers pour « mettre sa femme dehors ». Devant ces faits, certains pays d’Europe ont refusé de reconnaître cet acte civil. Pour solutionner le problème, certains pays comme le Maroc ont adopté la « Chicaq ». Cela consiste à une répudiation mais ouverte à la fois aux hommes et aux femmes. Il n’en reste pas moins que c’est une procédure assez intempestive, mais au moins à la fois les hommes et les femmes ont les mêmes droits, et certains pays d’Europe reconnaissent la validité de la Chicaq. Depuis ce temps, je ne connais aucun groupe de femmes au Maroc qui revendique encore le droit à la répudiation. Je ne connais pas personne non plus, en France, qui milite pour le mariage gay, encore illégal aujourd’hui. Pourquoi? Parce qu’ils ont un régime équivalent! Pour revenir à nos moutons, l’union civile existait déjà lors du renvoi à la Cour suprême du Canada. Les gays avaient déjà à leur disposition un régime équivalent au mariage et ils n’avaient aucun besoin de militer pour des droits qu’ils avaient déjà.

En bout de ligne (et certains gays m’ont sorti cela comme argument), la véritable motivation, ce serait pour écœurer l’Église catholique. Franchement, ce n’est pas une bonne raison. Quand on milite, on devrait le faire « pour » quelque chose et non « contre ». D’ailleurs, si les gays ont des institutions qui leur sont propres, comme la gay-pride ou les jeux gays, alors pourquoi les chrétiens ou les hétérosexuels ne pourraient-ils pas en avoir aussi? L’égalité, c’est pour tout le monde il me semble? Certains me répondront que le projet de loi du fédéral était clair à l’effet qu’on ne pouvait pas contraindre un célébrant religieux à bénir un mariage qui va selon contre sa croyance et que les gays peuvent se rabattre sur le mariage civil. Je reviens encore à ce que je vous disais plus haut : pourquoi militer alors pour un droit que vous avez déjà?

De toute façon, le vieil adage « Cherche à qui profite » nous ouvre sur un autre versant du débat. Avec les mariages gays, cela fait plus de possibilités d’affaires pour les notaires et autres officiers qui célèbrent des mariages. Et étant donné que, selon les statistiques, les unions homosexuelles sont moins durables que les unions hétérosexuelles, ça fera plus d’argent pour les avocats en droit de la famille, plus d’argent pour les juges, les greffiers et les Palais de justice et plus de congestion dans l’appareil judiciaire… déjà chargé pourtant. Bref, le mariage gay n’est donc qu’une business lucrative pour les juristes.

Pour résumé, je comprends que le mariage gay est déjà un fait accompli et qu’il est inutile d’en parler. De toute façon, force est de constater que le mariage gay n’a pas été aussi populaire que les gens ne l’auraient cru. C’est pourquoi je ne ferai pas un cas pour si peu de mariages. Je crois plutôt que l’institution du mariage (et du divorce) n’est pas parfaite à sa face-même et que celle-ci aurait besoin de changements avant de penser de l’ouvrir à d’autres possibilités, car les abus existent également dans le mariage traditionnel.

lundi, août 20, 2007

Comment être un bon client au restaurant et à l'hôtel

Ce mois-ci, j'ai volontairement décidé de sortir de la sphère politique et de faire une bonne action pour la collectivité. En effet, ayant eu par le passé une expérience dans le domaine de la restauration et l'hôtellerie, j'ai décidé de vous enseigner quelques règles pour être un meilleur client et surtout, en bout de ligne, recevoir un meilleur service. On a beau dire :"Le client est roi", souvent le personnel se dit tout bas "Vive la république" à voir comment certains agissent, mais le devoir de réserve des salariés les obligent à se taire. Bref, je vous invite à vous inspirer de ces conseils amicaux lors de votre prochaine visite au restaurant.

NDLR: Chaque restaurant et chaque hôtel étant différent, chaque conseil doit bien sûr s'adapter à l'endroit. Par exemple, il est évident qu'il n'est pas nécessaire de réserver chez McDonald. C'est pourquoi je compte sur votre bon sens pour discerner.

Petits conseils de M. Roger

No1- Du moment où vous êtes plus que 4 personnes, et peu importe l'heure du jour ou de la nuit: RÉSERVEZ! Arriver à 8 au restaurant comme si de rien n'était et exiger du service, c'est manquer de savoir-vivre et vous mettez le gérant en maudit. La raison: il faut déplacer des tables pour satisfaire le client, et c'est souvent un défi de le faire sans gêner les clients déjà sur place, en plus du fait que ça peut dérégler le déroulement des tâches régulières des cuisiniers. De plus, avoir su, le gérant aurait fait rentrer plus de serveur/ses. Sans transition, un autre avantage de réserver, c'est de passer en priorité lorsque le restaurant est plein et qu'il y a un temps d'attente. Soyez donc un client prévoyant et réserver votre place au restaurant.

Dans la même ligne de pensée, ne spéculez pas sur le fait que vous êtes venu en groupe de 10 depuis deux jours à la même heure et qu'on pensera à vous même si vous nous dites rien pour le lendemain.

Autre point important: donnez autant que possible le chiffre EXACT.

En dernier lieu: soyez ponctuels dans vos réservations. Si vous dites que vous arrivez pour 19h, n'arrivez pas à 19h30. De plus, si vous statuez que vous partirez pour 21h pour laisser la place à une autre réservation, respectez votre parole.

Conseil no2- Ne vous mettez pas dans les jambes des serveur/ses ou des débarrasseurs.

Conseil no3- Si vous ne voulez pas d'eau, vous avez le droit de le dire à celui ou celle qui vous en offre. Ça évite le gaspillage.

Conseil no4- Même s'il n'y a pas d'écriteau "Laissez-nous l'honneur de vous placer", attendez qu'un gérant ou un(e) serveur/se vous décerne une place. Ne rentrez pas comme une balle et, voyant qu'on ne vous répond pas immédiatement parce que tout le monde est occupé, aller s'asseoir directement, par-dessus le marché sur une table que le débarrasseur n'a pas eu le temps de remonter.

Conseil no5- Prenez la place qu'on vous décerne. Ne changez pas de place une fois que le gérant a le dos tourné. Si vous avez une préférence, vous pouvez le dire lorsque le gérant vous adresse la parole. La raison est que, souvent, les serveur/ses sont à la section et le gérant doit être équitable pour tous. Si vous prenez une place dans une mauvaise section, ça va créer un débalancement.

Conseil no6- À moins que votre serveur/se soit à la caisse également, ou à moins qu'il/elle vous ait dit de prendre votre facture à la caisse, NE VOUS PRÉSENTEZ PAS À LA CAISSE SANS VOTRE FACTURE. Contrairement à ce que vous pouvez croire, vous n'avez pas l'air brillant et en plus, vous faites attendre le monde dans la file qui eux, ont leur facture. Bref, si vous attendez votre facture, demandez-la à votre serveur/se.

Conseil no7- Les salles de bains doivent rester propres. SVP ne pas jeter les papiers par terre.

Conseil no8- Quoi de plus enrageant pour un caissier de se faire donner un 5$ en se faisant dire "scuse, peux-tu me faire du change?" surtout quand il y a une file. Si vous voulez du change, demandez-le directement en donnant votre argent et avant que le tiroir-caisse ne soit refermé.

Conseil no9- Le pourboire est de 15%, ce qui représente un peu plus que le montant des taxes. Que ce soit pour des étudiants qui travaillent ou pour des serveuses "de profession", les pourboires habituels, même non reçus, sont comptés. Ne donnez pas de pourboire seulement si vous avez reçu un très mauvais service.

Conseil no10- Le journal n'est pas gratuit et est là pour tout le monde. SVP ne faites pas les mots croisés et les Sodoku.

Conseil no11-Si vous payez par carte de crédit, il y a un espace pour écrire vous-mêmes votre pourboire. Inutile de dire le montant au gérant.

Conseil no12- Si vous faites un retrait en payant avec Interac, demandez-donc un chiffre rond
en plus. Par exemple, si votre facture coûte 56,78$ et que vous dites "74 en tout", le gérant devra calculer à côté si ça machine interac n'est pas adaptée. Si vous dites "20 de plus", alors ça c'est précis!

En passant, si vous faites un retrait interac, dites-le AVANT que le caissier ait pitonné le montant de la facture sur la machine.

Conseil no13- Payer comptant est le mode de paiement le plus rapide!

Conseil no14- Vous vous pensez peut-être ben comique en faisant semblant de donner pis reprendre vite votre carte de débit/crédit et votre argent, ou alors "payer comptant? Ben chui pas content" ou des blagues du genre, eh bien vous êtes vraiment pas le premier à le faire au caissier et à la longue, on se tanne... surtout quand il y a une file.

Conseil no15- Si vous avez loué une chambre à l'hôtel du même établissement où vous venez de prendre un repas et que vous voulez mettre la facture sur la chambre, faites-le seulement si ça vaut la peine, par exemple si vous passez plusieurs jours et que vous avez plusieurs factures. Si vous déjeuner juste avant de partir de l'hôtel et que c'est votre seule facture et que vous voulez payer le tout en même temps, ne la mettez pas sur la chambre. Payez séparément. La raison: le gérant doit remplir des papiers quand vous mettez une facture sur la chambre et vous lui faites perdre du temps quand il y a une file.

Un peu dans la même ligne que le conseil no11 alinéa 2, dites au caissier que vous voulez mettre une facture sur la chambre AVANT qu'il ait pitonné sur la caisse.

Conseil no16- Lorsqu'un hôtel affiche un petit écriteau "complet" ou "no vacancy" sur la porte, ou qu'il allume des néons "no vacancy" à l'extérieur, ça veut dire que l'hôtel est complet. Sachant cela, par quel miracle croyez-vous qu'on vous fera une place dans un hôtel complet? Alors pourquoi vous acharnez-vous à entrer demander une chambre dans un hôtel qui affiche complet? Le meilleur moyen de se prémunir contre cela, c'est de RÉSERVER!

Secret du pro: les périodes les plus achalandées des hôtels sont :
a) les vacances de la constructions
b) les 3 premières semaines d'août (surtout les fins de semaines)
c) les vacances de Noël
d) la fête du travail
e) autour de la Saint-Jean-Baptiste
f) lorsqu'il y a un festival ou un événement important (par exemple un congrès) dans une région

Si vous ne connaissez pas d'hôtel dans la région où vous allez, vous pouvez arrêter dans un kiosque touristique et demander de l'information. Ces gens pourront également appeler pour vous.

En passant, si vous voulez une chambre non-fumeur et qu'il n'en reste plus, ou un autre type de chambre qui n'est plus disponible, inutile de vitupérer l'auditeur. Si vous ne réservez pas, c'est premier arrivé, premier servi.

Conseil no17- Si malgré le conseil précédent vous vous entêtez à rentrer demander une chambre dans un hôtel plein, ne vous en prenez pas à l'auditeur, il n'y est pour rien. C'est vous qui êtes l'artisan de votre propre malheur.

Conseil no18- Si vous entrez quand même dans un hôtel plein et que vous demandez à l'auditeur d'appeler pour vous pour réserver dans un autre hôtel, il peut le faire. Cependant, donnez un pourboire à l'auditeur qui vient de vous rendre un grand service. De un, les patrons n'aiment pas toujours que leurs employés aident les concurrents sur leur propre temps de travail. De deux, l'auditeur vient de vous éviter un temps de recherche et de stress alors qu'il n'était pas obligé de le faire, car il vous a dépanné de votre problème.

Soit dit en passant, ne levez pas le nez sur les chambres que l'auditeur a trouvé. Quand un hôtel est plein, les chances sont bonnes que les autres hôtels de la ville le soient également. Ceci étant dit, si vous êtes trop exigeants, vous coucherez dans votre voiture.

Conseil no19- Ne fumez pas dans une chambre non-fumeur.

Conseil no20- La plupart des hôtels n'acceptent pas les animaux. Si vous en avez un, vérifiez si vous avez le droit de l'apporter dans votre chambre.

Conseil no21- Une chambre d'hôtel est là pour dormir et non pour faire le party. Si vous faites trop de bruit, les voisins se plaindront à la réception. Dès que le gérant se présente à votre porte, ne l'insultez pas: il fait son travail. Baissez le ton ainsi que le volume de la musique. S'il y a d'autres plaintes, le gérant vous expulsera et appellera la police si nécessaire.

Conseil no22- Lorsque vous remplissez une fiche, si on vous demande la plaque de votre véhicule, vous pouvez écrire le modèle et la couleur à la place. La raison qu'on vous le demande, c'est au cas où les phares sont allumés ou que votre voiture est accidentée ou remorquée. Ça évite des recherches pour le gérant ainsi que de déranger des clients qui dorment.

Alors voilà, j'espère que vous vous souviendrez de ces petits conseils lors de vos prochaines sorties. N'hésitez pas à en mettre d'autres si le coeur vous en dit. Comme consommateur, vous avez droit à un bon service. Mais si vous voulez un bon service, soyez un bon client!

Bon appétit et/ou bon séjour!

mardi, juillet 31, 2007

Un drôle de palmarès..



Récemment, le magazine The Beaver a organisé un sondage pour identifier qui sont les 10 pires canadiens. Les résultats viennent d'être révélés:

1- Pierre Elliott Trudeau, Premier ministre 1968-1979 et 1980-1984

2- Chris Hannah, guitariste du groupe Propagandhi

3- Henry Morgantaler, docteur militant en faveur de l'avortement, se dit humaniste

4- Brian Mulroney, Premier ministre 1984-1993

5- Karla Homolka et Paul Bernardo, couple d'assassins

6- Stephen Harper, Premier ministre depuis 2006

7- Céline Dion, chanteuse

8- Jean Chrétien, Premier ministre 1993-2003

9- Clifford Olson, meurtrier et tueur en série

10- Conrad Black, ancien magnat de la presse né à Montréal, ayant renoncé à sa citoyenneté et récemment condamné à la prison pour fraude.

Je vous admets bien humblement que je ne suis pas près à donner beaucoup de crédit à ce sondage, tant pour la méthodologie que pour les résultats. En gros, "much ado about nothing" pour citer Shakespeare.

Tout d'abord, la méthodologie. Le magazine The beaver organise un sondage internet. Près de 15 000 participants selon leur site. Pas mal, mais les sondages internet, ça vaut ce que ça vaut. Les gens qui veulent voter votent parfois plus d'une fois, ce qui est un avantage quand on tient à faire passer une opinion. Par exemple, je me doute fort que plusieurs séparatistes aient propulsé Trudeau en tête de liste. C'est comme le principe des lignes ouvertes. Bref, les sondages traditionnels, bien que très discutables, ont au moins le mérite d'avoir une méthodologie.

Cette participation volontaire donne donc un amalgame de résultats. Par exemple, le guitariste de Propagandhi a invité ses fans à le propulser au sommet de la médiocrité via le site du groupe, comme un défi personnel. Personnellement, j'apprécie l'humour de Chris Hannah, qui a une carrière et un parcours qui, selon moi, n'ont rien d'extraordinaire. Mais à un second degré, il démontre la faiblesse du sondage. C'est mêler des pommes avec des oranges de retrouver un ensemble aussi hétérogène. On se doute bien que les politiciens n'ont pas la cote. Ceux-ci devraient avoir leur propre palmarès. À la limite, on pourrait y inclure les gens qui militent pour des causes et qui sèment la controverse. Comparer ces êtres avec des artistes à succès que l'on aime ou que l'on aime pas fait déjà un mélange disparate. Maintenant, de là à les mettre au niveau de tueurs ou de fraudeurs, il y a vraiment une marge.

Il y a donc à ce surprendre de l'effet médiatique qu'a connu cette consultation internet. Les médias séparatistes peuvent montrer fièrement que leur ennemi mortel, Trudeau, est en tête de liste, ou rappeler les bourdes de Jean Chrétien. Je crois que les médias ont saisi au bond l'occasion de faire du sensationnalisme avec pas grand chose. Ça aura au moins le mérite d'alimenter des discussions et des lignes ouvertes.

Bref, je mets en garde les gens en général face à ce genre de sondage qui reste plus subjectif qu'autre chose. N'en reste pas moins d'un sondage, c'est comme un soutien-gorge, ça donne une idée mais ça cache l'essentiel.

dimanche, juin 24, 2007

L'argent des autres


J’ai été récemment estomaqué de voir le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) passer à une offensive contre le secteur privé! En effet, sur des panneaux le long de l’autoroute, on peut y lire : « PPP, arrêtez ça! Les employés municipaux sont là pour vous. Le PRIVÉ est là pour qui? ».

Alors voilà, le SCFP part en croisade contre le secteur privé. Ce qui me surprend en premier, c’est de voir que ces gens ne livrent pas d’arguments, ils livrent un slogan. En effet, de dire que les employés municipaux sont là pour vous, en voyant combien sont grassement payés à rien faire certains cols bleus ou des chauffeurs d’autobus, une telle affirmation a une drôle de saveur. Mais de sous-entendre que le privé, contrairement au public, n’est pas là pour nous, il y a vraiment de quoi tomber en bas de sa chaise.

C’est vrai que toute entreprise privée est, en soit, là pour faire de l’argent. En fait, c’est une lapalissade qu’une entreprise qui ne fait pas d’argent va fermer. Mais où est le mal là-dedans? Vous saviez que, selon les statistiques, la majorité des Québécois travaillent dans une entreprise privée (ce qui inclut les travailleurs autonomes)? D’ailleurs, pour les syndicats du secteur privé, ils ont plus de chance de faire de l’argent dans une entreprise rentable que dans une entreprise en faillite. Dans le cas contraire, pourquoi s’acharner à rentrer chez Wal Mart ou McDonald? De toute façon, je suis de ceux qui croient qu’il y a trop de salariés dans le secteur public au Québec. Prenons le cas du Ministère de l’éducation. Au Québec, ils sont plus de 3000 à travailler comme fonctionnaires. Au Danemark, pour une population semblable et des besoins semblables, ils sont 300… Il y a de quoi réfléchir, il me semble! Mais on s’éloigne du sujet.

Bref, à voir le SCFP utiliser un slogan aussi vide de sens, il est essentiel de remettre des pendules à l’heure. Les municipalités ne sont pas riches, et ont des budgets limités. Une municipalité, comme n’importe quelle entreprise privée, a tout avantage de rentrer dans ses budgets, c’est un minimum duquel on peut légitimement s’attendre. Si elle peut réduire ses coûts, tout le monde est gagnant (on parle d’argent du contribuable, quand même!). Si la municipalité a des employés qui ne font pas l’affaire et qui coûtent cher (c’est souvent le cas!), rien ne devrait l’empêcher de corriger la situation et offrir une qualité de service (mais en disant cela, je viens de provoquer la colère des mouvements syndicaux). En résumé, si une municipalité peut confier une partie de ses services à une entreprise, que ça lui coûte moins cher et que les standards de qualités sont rencontrés, alors pourquoi s’en priver? Le cas contraire, si l’entreprise ne fait pas l’affaire, on ne renouvelle pas le contrat et on confie à une autre entreprise. Rien de sorcier là-dedans! C’est comme quand vous allez au restaurant, si ça vous coûte cher, que le service était pourri et que votre repas était mauvais, vous irez manger ailleurs la prochaine fois! C’est donc tout à l’avantage d’une entreprise privée que d’offrir des services de qualité à prix avantageux. Aucune entreprise n’existe pour faire faillite. Dans l’autre cas, si les employés publics font l’affaire et ne coûtent pas trop cher, la municipalité va les garder, il n’y a pas de doute. Alors pourquoi une telle campagne de peur? Tant qu’à moi, les seuls qui devraient avoir peur, ce sont les employés incompétents.

Mais ce qui me frappe le plus, c’est que cette belle campagne de propagande est payée par l’argent du contribuable. Le SCFP étant un syndicat d’employés du secteur public, les salariés sont rémunérés à même vos impôts, et par A + B, les cotisations syndicales sont également payées via vos taxes et vos impôts. Ainsi, le syndicat fait une propagande aux frais du contribuable pour inciter les municipalités à débourser encore plus d’argent public??? Il y a là un non sens évident!

Comme le disait Réjean Breton, les « syndicaleux » devraient arrêter de penser que tout leur est dû! Non, nous ne sommes plus redevables aux syndicats, bien au contraire! Leurs abus ont mis des entreprises en faillite, ont surendetté le Québec, ont instauré des pratiques syndicales douteuses, ont fait la promotion de l’incompétence mais ils ont encore la mentalité de 1870 où l’entreprise privée est vue comme le grand méchant loup. Les syndicats du secteur public ne sont pas là pour « nous », ils ne sont que des parasites des deniers du contribuable au profit de ses membres et la qualité des services offerts est bien le dernier de leur soucis.

lundi, mai 07, 2007

Quand le syndicalisme milite contre les droits de l'homme



Depuis 1789, l'humanité a pris une réelle conscience de l'importance de garantir des droits inaliénables à tout individu vivant sur terre. Pourtant, plus de 200 ans plus tard, le Québec a encore un certain retard en matière de droit de l'homme, et les principaux responsables ne sont nuls autres que les syndicats.

Il y a presque 60 ans, soit le 10 décembre 1948, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté le texte le plus important de son histoire, la Déclaration universelle des droits de l'homme. Ces droits sont définis comme "l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction. " Bref, la plus haute organisation internationale de la planète se prononce pour la promotion de ces droits fondamentaux. Ça reste un idéal, mais c'est tout de même un objectif essentiel à atteindre.

Et vous allez me dire :"Et les syndicats là-dedans?". Vous n'êtes pas sans savoir que le Canada permet la formule Rand (depuis les années 50, via un jugement de la Cour suprême du Canada). Ce que cela signifie, c'est que les salariés d'une entreprise syndiquée sont obligés de cotiser financièrement au syndicat. Toutefois, la réalité, c’est que cette petite porte ouverte a mené à des abus. En effet, non seulement tout travailleur est contraint de participer au financement de son syndicat (même s’il n’en veut pas), mais en plus, les syndicats forcent les salariés à adhérer au syndicat. Certains me diront que techniquement, nous ne sommes pas obligés d’adhérer à un syndicat. La réalité (pour ceux qui vivent sur la même planète que moi), c’est tout autrement. Prenons l’exemple de l’ancien professeur de droit du travail, M. Réjean Breton, qui malgré son hantise légendaire pour le syndicalisme, était néanmoins contraint à être membre de son syndicat (à ce sujet, voir http://cc.msnscache.com/cache.aspx?q=8132421164313&lang=fr-CA&mkt=fr-CA&FORM=CVRE). Bref, aucun emploi syndiqué ne va laisser le choix au postulant s’il désire ou non adhérer au syndicat. C’est « Tu signes ou tu vas voir ailleurs ».

Pour en revenir aux droits humains, l’article 20 (2) de la Déclaration énonce que « 2. Nul ne peut être obligé de faire partie d'une association. ». Le Canada a signé cette déclaration, mais ça n’a pas empêché la Cour suprême d’errer et de rédiger des jugements qui allaient à l’encontre de ce droit fondamental, et encore moins les syndicats de tirer sur tout ce qui parle d’abolir la formule Rand. Au Québec, cette pratique a été codifiée à l’article 47. Pour les syndicalistes, c’est un sacrilège de ne pas vouloir d’un syndicat. Le syndicat est l’unique détenteur de la vérité absolue et des valeurs humaines.

Quand on pense que dans les anciennes tribus d’à peu près toutes les civilisations, nous avions toujours une forme d’organisation bicéphale. Il y avait un chef de village et toujours une sorte de maître spirituel (par exemple, un sorcier). Dans l’histoire du Québec, la spiritualité était occupée par le curé du village et/ou le clergé. Mais depuis les années 60, étant donné que la religion a pris un important recul, ce sont indéniablement les syndicats qui sont devenus le « sorcier » du village et qui ont remplacé l’église catholique (à ce sujet, je vous suggère de lire « Le national-syndicalisme » de Réjean Breton et Brigitte Pellerin, aux Éditions Varia). Les syndicats ont une puissance démesurée. Marc Bellemare disait : « Le Premier ministre, c’était Henri Massé » (Journal Le Soleil, vendredi le 17 février 2007). C’est devenu un péché grave de questionner l’autorité syndicale, surtout dans une démocratie syndicale de fiers-à-bras où les votes se font à main-levée.

Je m’adresse donc aux syndicalistes : quand donc allez-vous enfin respecter les droits humains fondamentaux?

mercredi, février 21, 2007

Élections à venir





Les élections se suivent mais ne se ressemblent pas. Les sondages se contredisent, Charest stagne, Boisclair recule et tente de faire carburer son respirateur artificiel en tentant de raviver des passions perdues et... l'ADQ remonte!


Charest a définitivement un bilan très lourd à défendre. Depuis 2003, les promesses non-tenues, les grèves, les baisses d'impôt qui ne sont jamais venues, les scandales, bref, le cocktail parfait de l'insatisfaction populaire. Toutefois, le Parti libéral dispose d'un budget de campagne élevé, mais aussi de bons stratèges politiques. En effet, ce n'est pas par opportunisme que Philippe Couillard, un des seuls ministres ayant une cote de popularité satisfaisante se présente dans la région de Québec. L'idée est de créer un momentum permettant de sauver quelques comtés de la capitale qui sont menacés. Bref, ce n'est pas un hasard si c'est à ce moment que Charest a décidé de déclencher les élections. Un adversaire est en décrépitude et l'autre reprend du bon. Diviser pour mieux régner. Charest pourrait très bien s'en sortir.


Boisclair a démontré hors de tout doute qu'il n'a pas été à la hauteur des attentes. En effet, il a créé la division au sein de son caucus, beaucoup de député, jeunes comme vieux, ont pris leurs cliques et leurs claques, le monde syndical n'est plus aussi enthousiaste à l'égard du PQ qu'il l'a traditionnellement été, on spécule sur un retour de Bernard Landry ou de Pauline Marois, bref, rien ne va plus. La chicane est pognée! C'est au point où le grand frère du club école d'Ottawa, Gilles Duceppe, doive intervenir. Bref, le PQ commence la campagne électorale à reculons.


Reste maintenant l'ADQ. Depuis 4 ans, les médias se sont acharnés contre le parti de Mario Dumont, prédisant la mort du mouvement, annonçant la faillite prochaine, mais rien n'y fit. Bref, depuis l'automne, nous avons eu un chef qui a démontré son expérience et qu'il a appris de ses erreurs. Il a initié plusieurs débats et pris rapidement position, notamment sur le dossier des accommodements raisonnables, alors même que Boisclair a été invisible. Depuis six mois, le chef de l'opposition, ce fut Mario Dumont. D'ailleurs, les libéraux ne s'attaquent plus aux péquistes, mais bien aux adéquistes! Les idées du parti ont fait du chemin (au point où les deux autres partis s'inspirent du programme de l'ADQ). Une victoire en vue? Des gains, certainement, mais la victoire, je ne crois pas.


Je me garderai de lire dans ma boule de cristal. La raison est bien simple: ce sont les médias qui décident des élections. Prenons quelques exemples: en 2003, Charest a bizarrement été proclamé vainqueur du débat des chefs, même s'il n'a fait que "gueuler" et sans amener aucune idée nouvelle. D'ailleurs, la trouvaille de l'affaire Parizeau, laquelle les faits restent encore nébuleux aujourd'hui, a pris des proportions démesurées et a favorisé l'élection du Parti libéral du Québec. Pendant ce temps, Radio-Canada diffusait un temps d'antenne inéquitable entre les partis, en défaveur de l'ADQ (d'ailleurs, l'ombudsman de Radio-Canada a donné raison à l'ADQ) et, au travers des médias, les monteurs de bulletins de nouvelles avaient comme instruction de ne mettre que des images défavorables ou négatives de Mario Dumont (et s'ils n'en avaient pas, il fallait chercher dans les archives). L'élection de 2003 n'est pas un cas isolé. Pensons à l'élection fédérale de 2006 qui donna la victoire à Stephen Harper (ce cas fut d'ailleurs couvert par Infoman) où les images que l'on voyait de Paul Martin étaient négatives, comparativement à celles de Stephen Harper. Et sur la scène municipale, Andrée Boucher a gagné avec des appuis médiatiques sans précédent (comme celui d'André Arthur!!!). Ces mêmes médias ont d'ailleurs soulevé une fausse histoire de liens à l'encontre de Marc Bellemare avec Vincent Lacroix et les administrateurs de Norbourg. Tout ça pour vous dire qu'il faudra surveiller vers qui les médias vont jeter leur dévolu, surtout à partir du débat des chefs. À moins que, pour la première fois, les électeurs ne se feront plus dicter leur vote par les médias, mais bien avec leur tête.

samedi, décembre 02, 2006

Québec une nation?

Suite à l'annonce du gouvernement Harper de reconnaître la nation québécoise, vous me permettrez, chers lecteurs, d'émettre mes réserves quant à une telle initiative et quelle aurait été l’avenue la plus inclusive pour tous.

En premier lieu, il est important de définir ce qu’est une nation. Selon le dictionnaire, une nation est « un groupement humain important établi généralement sur un même territoire, partageant un sentiment d'appartenance, de même que des liens historiques, linguistiques, culturels ou religieux plus ou moins communs ». Il est maintenant temps de reprendre chaque terme de la définition et d’établir sa portée.

Un groupement humain important
Qu’est-ce que signifie un groupement humain important? Est-ce selon le nombre ou selon l’importance relative du groupe par rapport à un autre? Ce terme n’est pas clair. D’une manière ou d’une autre, on peut s’entendre que les gens qui habitent la province de Québec sont un groupement humain important… tout comme ceux qui habitent en Ontario, ou même l’ensemble des Canadiens (ce qui inclut le Québec). Bref, nous n’avons pas assez de suffisance avec ces termes.

Établi généralement sur un même territoire
La grosse majorité des Québécois sont établis sur le territoire du Québec. La grosse majorité des Canadiens (ou même des Canadiens-Français) sont établis au Canada. Là encore, nous ne progressons pas beaucoup.

Partageant un sentiment d’appartenance
Est-ce tout les habitants du Québec qui se disent Québécois? La réponse est non. Selon divers sondages, entre 20 et 25% des habitants de la province de Québec se définissent comme étant seulement Québécois. À l’opposé entre 20 et 25% des Québécois se définissent comme étant seulement Canadien (et j’en fais partie). La balance, ce sont des combinaisons entre les deux. Alors le sentiment d’appartenance au Québec fait franchement défaut. Il fait encore plus défaut quand on pense qu’en Écosse, c’est de 60 à 70% de la population qui se dit seulement Écossais, et environ 8% des gens qui se définissent exclusivement Britanniques. En Catalogne, c’est essentiellement les mêmes proportions (vis-à-vis l’Espagne). En revanche, le sentiment d’appartenance Canadienne-Française a déjà existé, jusqu’environ aux années 60, là où les Québécois francophones ont décidé qu’ils avaient le monopole de la langue française en Amérique. Cette prétention est évidemment fausse. Même au Canada, le Québec n’est pas le seul endroit où il se parle français. Pensons à l’Acadie (et au fait que 33% des habitants du Nouveau-Brunswick sont francophones). Pensons à l’est de l’Ontario, pensons à plusieurs endroits au Manitoba où il se parle le français. Nous pourrions également énumérer les autres endroits d’Amérique où il se parle français mais, mis à part les francophones de l’état de New York et les Louisianais, ces présences françaises ne sont pas liées à l’histoire du Canada. En somme, s’il est vrai que l’union fait la force, les Québécois francophones ont tout avantage à se rallier aux francophones de partout au Canada pour parler d’une voix plus solidaire. Ces francophones ont également le sentiment d’être liés aux Québécois francophones, et plusieurs Québécois francophones se sentent liés à la francophonie canadienne. En fait, les seuls Québécois francophones qui nient ce lien sont les porte-parole de la race arienne québécoise. Nous pouvons donc conclure entre un sentiment d’appartenance entre les Canadiens-Français.

Des liens historiques plus ou moins communs
Il est vrai que chaque province a son histoire propre, à son échelle. Or, depuis 1867, il est également vrai que l’ensemble des Canadiens partagent une histoire en commun. En fait, on devrait considérer que l’ensemble des Canadiens partagent la même histoire depuis 1759 (date de la défaite française sur les Plaines d’Abraham) ou alors depuis l’Acte de Paris de 1763. De là est née une cohabitation entre les deux peuples. Sinon, notons que le résultat de la colonisation française se trouve à être l’ensemble des francophones du Canada (et également ceux qui ont immigrés vers les États-Unis. Dans ce dernier cas, il est vrai que leur appartenance à la nation Canadienne-Française, aujourd’hui, est beaucoup plus discutable). Les Acadiens ont bien un pan de leur histoire que nous n’avons pas (c’est-à-dire, la déportation), mais les Québécois francophones ont les mêmes ancêtres que les Acadiens (et les francophones des autres provinces). Il est donc incontestable que l’ensemble des Canadiens-Français entretiennent des liens historiques.

Des liens linguistiques plus ou moins communs
Quand on sait que 25% des Québécois ne sont pas francophones, c’est ambitionner fortement que d’oser prétendre l’existence d’une nation Québécoise, en sous-entendant que celle-ci est nécessairement francophone. Dans le cas contraire, si on décide que les Québécois sont soit anglophones, soit francophones, alors pourquoi ne pas parler plus simplement de la nation canadienne? En disant ça, je viens de donner de l’urticaire à tous les adhérents du pendant québécois francophones des WASP. En revanche, la quasi-totalité des Canadiens-Français parlent français. Le lien linguistique est donc respecté dans ce dernier cas.

Des liens culturels plus ou moins communs
La langue va souvent de pair avec la culture, c’est bien connu. Parlons-en de culture. En ayant en tête le livre « Les 36 cordes sensibles des Québécois » de Jacques Bouchard, on s’aperçoit que les grandes racines des Québécois sont : la racine française , la racine catholique, la nord-américaine, la latine, la terrienne et la minoritaire. Bien sûr, ce livre met en contexte les francophones du Québec, mais en extrapolant, on s’aperçoit vite que les mêmes racines s’appliquent à l’ensemble des Canadiens-Français!

Toujours dans le domaine culturel, force est de reconnaître la production culturelle québécoise francophone. Or, ce serait faire preuve d’un chauvinisme éhonté en mettant de côté les productions des autres artistes de la francophonie canadienne (comme Wilfred, Roch Voisine, Marie-Jo Thériault, Edith Butler, etc.) ou faire comme Guy A. Lepage à « Tout le monde en parle » et de les assimiler comme Québécois, comme ce fut le cas avec la chanteuse franco-ontarienne Véronique Dicaire. Entre parenthèse, rappelons-nous de Guy A. Lepage est justement un de ceux qui croient que le Québec a le monopole du français en Amérique, aussi massacrée peut-il parler sa langue maternelle.

Des liens religieux plus ou moins communs
Depuis les années 60, le Canada comme le Québec a subi une laïcisation importante de ses institutions, tout comme l’Église a perdu de son influence sur la gouvernance. Cependant, il n’en reste pas moins que 88% des Québécois sont catholiques romains, pratiquants ou pas. Chez les francophones du Québec, la proportion est beaucoup plus importante. En fait, la quasi-totalité des Canadiens-Français sont catholiques romains. Là encore, par simple constatation, nous nous apercevons que l’ensemble des Canadiens-Français ont des liens religieux très communs.

En résumé, j’estime que le geste de Stephen Harper était essentiellement électoraliste. Il n’y a pas à s’étonner, encore une fois, du mécontentement des francophones des autres provinces (et ce n’est pas la première fois que les francophones hors-Québec n’endossent pas l’attitude des nationalistes Québécocentristes) comme il est souligné dans cet article : http://www.cyberpresse.ca/article/20061128/CPACTUALITES/61128210/5032/CPACTUALITES". Je comprends également l’indignation de Denise Melançon de Charlottetown qui estime que la dite motion : « devrait inclure tout le Canada français et m’inclure aussi, en tant que francophone de l’Île-du-Prince-Édouard ». À cet effet, voir le tableau que vous trouverez http://www.cyberpresse.ca/article/20061129/CPACTUALITES/611290714/1019/CPACTUALITES.

Je ne peux qu’être d’accord. Comme il a été démontré dans le présent texte, LE QUÉBEC N’EST PAS UNE NATION. Les Québécois francophones doivent s’identifier à la nation Canadienne-française, laquelle son existence est incontestable. Bref, plutôt que de s’adonner au narcissisme à outrance, j’appelle tous les francophones du Québec à renouer les liens avec la francophonie canadienne en entier et leur être solidaires, tout comme ils seront à nos côtés lors d’éventuelles négociations constitutionnelles à venir.