Partie IV - Conte des mille et une nuits
Une histoire d’horreur qui est arrivé à un de mes proches collaborateurs, lui aussi « persona non grata » du mouvement Desjardins, et victime de diverses crapuleries au cours des dernières années. Bref, le client voulait tout bonnement s’informer sur un service de virement. Lors d’une discussion avec une agente Accès D, il demande clairement « Y a-t-il des frais? » et l’agente répond un « Je pense pas, non » catégorique, sans plus, ni lui dire de s’informer à sa caisse. Pour le client, « Je pense pas », ça veut dire : « non », particulièrement sur le ton de voix que l’agente a pris. Pour vous et moi également, j’imagine. Si vous venez me voir et me demander si je viens avec vous à la taverne et que je vous dis : « Je pense pas », vous allez comprendre « non ». Bref, pas besoin d’un quotient intellectuel de surdoué pour le savoir! Néanmoins, c’est d’un niveau d’intelligence trop élevé pour quiconque qui travaille chez Desjardins. Le client l’apprendra vite à ses dépends.
La journée-même, un affrontement s’en est suivi avec la caisse du client. En effet, l’opération désirée (d’une valeur d’environ 65 $) réclamait des frais afférents de 30$, malgré qu’Accès D l’ait assuré de la gratuité de l’opération. Il était également trop tard pour reculer, car l’opération était une condition sine qua non pour un cocontractant étranger lors de la conclusion d’un contrat. Pourtant, la caisse se défend en citant qu’il a offert au client d’autres modes alternatifs pour la transaction. Néanmoins, il était écrit très clairement sur le contrat que seule cette opération bancaire était possible pour lui, et aucune autre. Les intervenants de la caisse ont tous vu ce document et lu la mention. Pour vous citer un exemple parallèle, si je vous dis que j’ai une voiture qui marche au diesel et que vous m’offrez du super ou de l’ordinaire, ça ne marchera pas! Si vous ne me croyez pas, essayer pour voir! Bref, à corps défendant, le client a dû payer les frais. Il s’est immédiatement retourné contre Accès D. En vous épargnant les détails, ce litige a été loin et a monté jusqu’au bureau de l’ombudsman. À toutes les étapes, les intervenants de Desjardins se protégeaient les uns les autres, comme des jeunes gamins qui ont fait un mauvais coup. D’ailleurs, le comble, c’est que le moyen de défense était « Je pense pas, ça veut dire oui! ».
Vous me permettrez un petit moment d’évasion! Imaginez que vous êtes de chez Desjardins et qu’on vous pose des questions embarrassantes. Vous répondez « Je pense pas » et le tour est joué! Pour le plus commun des mortels, « Je pense pas » veut dire « non », mais ça veut dire « oui » chez Desjardins! Prenons quelques exemples : « Est-ce que tu trompes ta femme? – Je pense pas! » « Est-ce que tu as déjà été sur les drogues dures? - Je pense pas! » « Est-ce que tu caches des enfants que tu as kidnappé dans ton sous-sol? - Je pense pas! ».
L’histoire présente, je le disais plus tôt, s’est rendue jusque chez l’ombudsman. On sait que, normalement, un ombudsman se doit de rester « neutre » et indépendant dans la résolution d’un litige, et a un pouvoir de recommandation. En l’espèce, le client ne s’attendait jamais à la réponse qu’il a reçue. En effet, plutôt que de statuer sur les faits et de prendre position sur le litige comme tel, l’ombudsman a plutôt proféré des attaques personnelles au client, entre autre, en ironisant sur son programme d’étude mais aussi en lui rappelant qu’il a par le passé déposé des plaintes (rappelons qu’il est un « persona non grata ») envers Desjardins, et que ça suffisait pour rejeter sa plainte, et qu’il comprenait que sa caisse était irritée de recevoir des reproches lorsque le client se faisait crosser.
Vous me permettrez encore un sarcasme. Si vous êtes employé dans une caisse, je vais sans doute vous surprendre : c’est normal qu’un client soit ne pas content quand on lui ment, quand il demande un renseignement et que la réalité n’est pas ce qu’on lui a dit, surtout quand les mensonges lui coûtent de l’argent! En résumé, mon cher Monsieur l’ombudsman, c’est quand même pas de la faute à ce client si les divers services de Desjardins lui mentent constamment!? Alors pourquoi le lui reprochez-vous? Vous devriez plutôt voir les plaintes comme un signal d’alarme que tout ne tourne pas rond chez vous, et surtout que vos clients sont traités comme de la merde (appelons les choses par leur nom).
En résumé, l’ombudsman a dit soutenir la décision de la caisse du client de ne pas rembourser les frais de 30 $ !?! Pourtant, depuis le début (et c’était même clair sur les papiers de procédures), ce n’est pas à sa caisse locale que le client réclame, c’est au service Accès D! Comme quoi, même l’ombudsman de Desjardins est un humain et est lié à la solidarité pour protégé les magouilles des autres intervenants de Desjardins, ou alors il n’est tout simplement pas à l’abri de la cécité intellectuelle.
Certains me demanderont s’il existe des recours légaux. En l’espèce, il est clair que Desjardins a violé plusieurs lois sans l'ombre d'un scrupule. Par exemple, plusieurs articles de la Loi sur la protection du consommateur s’appliquent. Malheureusement, ce n’est pas dans le mandat de « l’Office » de la protection du consommateur de traiter ce genre de plainte. Parallèlement, certains me parleront de l’Autorité des marchés financiers (AMF). La présente plainte est en principe recevable. Cependant, la grosse lacune de cet organisme est qu’il n’a pas de pouvoir coercitif et surtout que ça prend l’accord des deux parties pour faire intervenir l’AMF. En l’espèce (et il fallait s’y attendre), Desjardins a continué d’user de sa mauvaise foi pour refuser la présence de l’AMF. Enfin, la seule possibilité restante serait un recours à la Cour du Québec, division des petites créances. Le hic, c’est qu’on ne va pas en Cour pour 30$. C’est techniquement possible, mais les frais juridiques sont plus élevés. Donc, il n’y a pas grand chose à espérer de ce côté.
La morale de cette histoire : Desjardins ne va JAMAIS avouer ses tords. Ils préfèrent dépenser des fortunes en continuant à prétendre avoir raison, notamment en frais d’avocat, plutôt que de payer un montant inférieur (i.e. le montant du litige) et fermer le dossier. Il n’y a pas à s’étonner que, selon un éminent professeur de droit (que l’éthique m’empêche de nommer), Desjardins est l’une des trois institutions financières les plus poursuivies au Québec. Peut-être qu’une manière de se « racheter » sont les énormes dons à la communauté lesquels Desjardins aiment se frotter la bedaine. Franchement, les caisses populaires ne sont pas les premiers escrocs à agir de la sorte. Comme m’a si amusamment rappelé un collègue, Pablo Escobar (l’ancien caïd de la drogue en Colombie pendant plusieurs années) était très charitable envers les plus démunis. Mais dans le cas d’Escobar comme dans le cas de Desjardins, on ne peut qualifier ces élans de générosité que comme étant de vaines tentatives de se donner bonne conscience. C’est peut-être le seul moyen qu’ils ont de pouvoir dormir la nuit! D’un autre côté, rappelez-vous que ces dons sont financés avec votre argent. Bref, vous avez beau être saignés par votre caisse, vous êtes en plus forcés de faire la charité!
Cet été, en déambulant dans les rues de Montréal, j’ai vu une nouvelle campagne publicitaire de Desjardins. On mettait une photo d’un individu, l’air prospère, et on écrivait un nom de famille (par exemple, Bédard) en blanc sur fond vert (les couleurs de la Caisse populaire), juste à côté du logo de Desjardins. Considérant tous ces témoignages, ainsi que mes expériences personnelles, j’ai envie de rajouter le mien!
Vous avez compris, en lisant le titre de la conclusion, qu’un de mes héros de jeunesse, c’était Lucky Luke. Qui ne se souvient pas de la fin de chaque épisode où on voit le cavalier solitaire chantant et se dirigeant sur sa monture vers un soleil couchant. C'est un peu à l'image de tous ces membres des Caisses Desjardins qui se retrouvent seuls face à un géant qui l'ignore et l'exploite en lui faisant croire qu'il travaille dans ses intérêts. Bref, le sociétaire de Desjardins s'en va vers d'autres cieux. Pour rester dans le sujet des aventures de Lucky Luke, à presque tous les épisodes, on voyait les Dalton attaquer une banque. Aujourd’hui, les temps ont changé! La preuve, les voleurs sont de l’autre côté du comptoir. Il est probable que les Dalton soient gérants de caisse aujourd’hui. Pourquoi pas : ils ont tout pour prospérer (habileté à violer les lois, l’arrogance, portés sur l’argent)! La question que je me pose, considérant toutes ces histoires de démagogie, de l’incompétence institutionnalisé et des cas d’arnaque qui se rattachent à Desjardins, est-ce Joe (le cerveau de la bande) ou est-ce Averell (l’idiot du groupe) qui occupe le fauteuil du président?